L’année 2022 aura marqué les esprits par une climatologie hors du commun. Mais peut-on parler de nouvelle norme ?
Tout d’abord une sortie d’hiver précoce et un gel printanier.
Dans la nuit du 2 au 3 avril, on observe jusqu’à -7°C, dans des zones assez localisées. Les pertes de récoltes à Pessac Léognan vont être surtout pour les vignes blanches et quelques Merlots. Ce gel ne sera pas aussi dévastateur que celui de 2021 ou celui de 2017.
Un été caniculaire. Une pluviométrie très déficitaire.
Difficile en effet de ne pas avoir remarqué les épisodes climatiques répétés en juin, juillet puis août, avec des températures très élevées, jusqu’à quatre degrés au-dessus des normales, et plusieurs jours d’affilé.
Si l’on regarde les températures moyennes sur l’été en Gironde, on est 2,4 degrés au dessus de la normale. Par comparaison, à l’été 76, souvent pris en référence, et qui était 0,47 degrés au dessus de la normale.
Chaud et sec (il manque 150 mm d’eau de l’été par rapport aux dix dernières années, conjugué au déficit hydrique de l’hiver), voici deux des principales caractéristiques du printemps et de l’été 2022.
Juillet 2022 a été le mois le plus sec jamais enregistré depuis 1960 avec seulement un jour de pluie qui a apporté 5 petits millimètres d’eau. Soit un déficit de 90%.
C’est un peu moins terrible, en août, avec un déficit de 60%. Les pluies orageuses tombées sur notre région de Pessac-Léognan vont sauver le millésime.
Récolte et qualité :
Le gel et la sécheresse ont bien sur impacté les rendements, que ce soit en blanc comme en rouge les quantités récoltées par propriétés varient mais peuvent souvent avoisiner les – 30%. La baisse de production est surtout venue d’une réduction du poids des baies entrainée par le stress hydrique et c’est ce phénomène qui est aussi responsable de la belle concentration des composés du raisin.
Les blancs : Certains sont vendangés dès la mi-aout car les raisins étaient pleins de gouts de fruits, à maturité́ avec de bons équilibres sur l’acidité́, la fraicheur et l’éclat aromatique qu’il ne fallait pas perdre. Les aromes sont puissants et les acidités marquées viennent contre balancer un gras très présent.
Les rouges : il faut d’abord dire que les vendanges 2022 se sont conduites dans des conditions extrêmement agréables, sans stress. On a pris le temps de ramasser à la carte, au gré́ des décalages de maturité́, puisque la météo très clémente le permettait.
Début septembre, on avait encore parfois d’importants décalages entre la maturité́ technologique déjà atteinte, polyphénolique (un peu en retard) et aromatique. La sélection et les dégustations de baies répétées ont été une des clefs de la réussite. Puis il a fallu travailler les raisins avec douceur pour ne pas trop extraire. Les Ph sont restés bas de façon surprenante et les degrés, quant à eux, ne sont pas aussi affolants que dans les années dites solaires.
Les vins se sont révélés à l’opposé de ce que l’on en attendait en regardant les vignes au mois d’aout. C’est la grande surprise de ce millésime que l’on compare déjà aux grandes années comme 1961, 1982 et 2010.
2022 n’est pas un millésime caricatural, mais de façon surprenante, un millésime bien équilibré.
Réf biblio : Labo Rolland et Associés. Sources climatologiques régionales.
« A Pessac-Léognan nous avons depuis longtemps engagé tous nos vignobles dans une démarche environnementale, sociale et sociétale. Cependant il reste encore du travail et nous ne baissons pas la garde devant les défis qui se posent sur notre route Notre unité et notre détermination sont sans faille pour les relever.
Les viticulteurs de Pessac-Léognan parlent d’une seule voix et cela se retrouve dans l’unité qualitative de nos vins. Nous menons des efforts constants pour que nos produits soient toujours parmi les meilleurs de notre région de Bordeaux.
Nous sommes fiers de notre travail et voulons porter encore plus haut les couleurs de notre petite appellation constituée essentiellement de familles amoureuses de leur région et de leur métier. »
Le Président
Jacques Lurton.